Summer Sadness
Stéphane Mallarmé
translation Ad Blankestijn
The sun on the sand, my dozing wrestler,
Heats a languid bath in the gold of your hair,
And, dissipating the perfume from your hostile cheek,
Mixes with your tears an amorous drink.
In that white-hot blaze the motionless silence
Made you say sadly, oh, my timid kisses,
"We shall never be a single mummy.
Under the ancient desert and the happy palm trees!"
But your hair is a lukewarm river
In which drowns without shuddering the soul that haunts us,
And finds the emptiness that you don't know.
I will taste the maquillage that your eyelids have wept,
To see if it knows how to give to the heart that you have broken
The numbness of azure and stone.
Le soleil, sur le sable, ô lutteuse endormie,
En l’or de tes cheveux chauffe un bain langoureux
Et, consumant l’encens sur ta joue ennemie,
Il mêle avec les pleurs un breuvage amoureux.
De ce blanc Flamboiement l’immuable accalmie
T’a fait dire, attristée, ô mes baisers peureux,
« Nous ne serons jamais une seule momie
Sous l’antique désert et les palmiers heureux ! »
Mais ta chevelure est une rivière tiède,
Où noyer sans frissons l’âme qui nous obsède
Et trouver ce Néant que tu ne connais pas.
Je goûterai le fard pleuré par tes paupières,
Pour voir s’il sait donner au cœur que tu frappas
L’insensibilité de l’azur et des pierres.
[Antoon Derkinderen, Portrait of Stephane Mallarme, 1891]